Samedi 25 décembre, 10h17.
Jungle du Nord (un peu plus bas à droite) / Survivants : 6.
Némésis Back et Yuna marchent côté à côte dans la jungle. Il leur a semblait entendre les cris d’un gorille monstrueux tout à l’heure. Mais cela pouvait aussi bien être autre chose… Quoiqu’il en soit, ils n’ont rencontrés personne depuis leur départ du village, ni morts, ni vivants.
C’est alors que Yuna glisse sur un rocher et s’étale de tout son long sur le sol. Némésis s’approche d’elle en rangeant son Colt dans la ceinture de son pantalon :
NEMESIS BACK : T’as besoin d’un coup de main ?
Puis plus bas :
NEMESIS BACK : Ou d’un coup d’autre chose ?
Dans sa chute, la jeune fille s’est entaillée le coude. Un peu de sang s’écoule de la plaie.
YUNA (avec de grands yeux mouillés) : T’aurais pas une petite compresse ?
NEMESIS BACK : Désolé, j’en ai qu’une grosse qu’on suce…
Yuna lui lance un regard de travers. Visiblement, l’humour en dessous de la ceinture ce n’est pas trop son truc.
YUNA (d’un ton froid) : Hilarant, pauvre mec !
NEMESIS BACK : Relax fillette, c’était qu’une vanne…
YUNA : Et bien pendant que tu te marres, moi je me vide de mon sang !
NEMESIS BACK : Tu ne vas pas nous chier une pendule pour 2 gouttes de sang, t’en perds une fois par mois…
YUNA (offusquée) : Je te félicite pour le romantisme de cette remarque.
Suite à quoi elle fouille son sac à dos à la recherche de sa trousse de secours. Némésis pousse un soupir, visiblement impatient.
NEMESIS BACK : Tu sais que pendant que tu te la joue chochotte, des types se font buter sur cette île ?
YUNA : C’est pas une raison pour oublier les règles élémentaires d’hygiène.
Cette fois, Némésis, ne trouve rien à rétorquer. Enervé, il donne un coup de poing dans un tronc d’arbre et s’égratigne légèrement les phalanges.
NEMESIS BACK (soufflant sur la plaie) : Euh… T’aurais pas un peu de désinfectant pour moi ?
****
Quelques minutes plus tard
Némésis à un joli pansement sur la main qui casse un peu son personnage de gros dur. Il marche silencieusement en compagnie de Yuna, mais s’arrête subitement.
NEMESIS BACK : C’était quoi ça ?
YUNA : C’était quoi, quoi ?
NEMESIS BACK : Ecoute !
La jeune fille tend l’oreille, puis secoue la tête.
YUNA : Qu’est-ce que je suis sensée entendre ?
Némésis ne lui réponds pas, il se mets à quatre pattes et colle son oreille sur le sol.
YUNA (inquiète) : Euh… c’est quand au juste que t’as pété les plombs ?
NEMESIS BACK : Silence !
Il hoche la tête cérémonieusement.
NEMESIS BACK : Quelqu’un se ramène par ici. Quelqu’un qui hurle comme une gonzesse.
Elle se concentre pour mieux écouter. Cependant, elle n’entend rien d’autre que le bruit du vent dans le feuillage, et le bruit de mastication que fait Némésis en goûtant un peu de terre qu’il vient de prélever sur le sol.
YUNA (de moins en moins rassuré) : Euh… Tu te drogues ?
Némésis Back sourit. Au même moment, un Rotib essoufflé surgit à toute allure d’un buisson, le gorille mort-vivant sur les talons.
ROTIB (voix de cantatrice) : A l’aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaide !
Le jeune homme court droit sur Némésis. Celui-ci se redresse d’un bond. Il dégaine son Colt Python et vise la créature qui déboule sur lui toute griffe dehors. Il l’ajuste calmement au moment ou Rotib le dépasse. Némésis bloque sa respiration et fait feu. Le gorille pousse un affreux grognement lorsque la balle de gros calibre lui perfore le crâne. Il s’écroule ensuite en arrière, ses gros bras musclés balayant le vide.
Rotib stoppe aussitôt sa course.
ROTIB (les mains sur les genoux) : Merci… vieux… je t’en dois une…
Le regard de Némésis passe calmement du jeune homme au cadavre du primate.
NEMESIS BACK : Tu peux me dire ce que ton cul a encore fait pour qu’on lui colle après comme ça ?
Avant qu’il ne puisse répondre, Yuna se jette sur lui :
YUNA : Au fait, sympa de m’avoir planté au manoir !
ROTIB : On pensez tous que t’étais morte…
YUNA : Et c’était une raison pour me laisser tomber ?
Elle réfléchit une demi seconde puis enchaîne rapidement :
YUNA (à Rotib) : Ou est Ada?
ROTIB : T’inquiète pas, elle est avec Washington.
YUNA : Tu parles d’un bodyguard !
ROTIB (réfléchissant à ce qu’il vient de dire) : Euh ouais, tu devrais peut-être t’inquiéter…
La jeune fille se tourne vers Némésis.
YUNA : On doit aller à leur recherche !
NEMESIS BACK : Non, on les rattraperas plus tard.
YUNA : Mais…
NEMESIS BACK : Profitons-en plutôt pour nous reposer un peu. On va avoir besoin de toutes nos forces d’ici ce soir.
ROTIB : Oui, mais…
NEMESIS BACK : T’inquiète, le labo n’est plus très loin.
YUNA : Comment tu sais ça ?
Il lui montre un écriteau à demi recouvert par des lianes sur leur droite. Ce dernier est cloué à un arbre centenaire et on peut y lire :
« Le labo n’est plus très loin. --->>> »
ROTIB (pour lui-même) : Elle est vraiment bizarre cette île…
Samedi 25 décembre, 14h29
Une grotte sur la plage Nord / Survivants : 6.
Washington a installé Ada à l’abri d’une petite grotte. Il la veille nerveusement en attendant qu’elle reprenne connaissance. Cela fait des heures qu’il est assis sur le même rocher, et il commence sérieusement à avoir des fourmis dans les fesses.
Soudain, la jeune fille ouvre lentement les yeux, une paupière après l’autre. Elle se redresse sur un coude en grimaçant.
ADA (avec une mine de déterrée) : Oh, ma tête…
WASHINGTON (soulagé) : J’ai bien cru que tu ne te réveillerais jamais !
ADA : Pourquoi ? Ça fait longtemps que je suis dans les vappes ?
Son interlocuteur consulte sa montre.
WASHINGTON : Un peu plus de quatre heures.
ADA : Hein, quoi ? Plus de quatre heures ? Mais t’as fait quoi pendant tout ce temps ?
WASHINGTON : Je t’ai d’abord ramené jusqu’ici. Ensuite je t’ai maté. J’ai abusé de toi deux fois. J’ai recommencé à te mater et puis j’ai remis le couvert. Désolé mais c’est finie la virginité !
La jeune fille l’attrape par le col de sa veste. Elle se met à le gifler furieusement.
ADA (furieuse) : Espèce d’enfoiré !
WASHINGTON : Aïe ! Arrête je rigolais ! Aïe ! Pas les dents !
Elle s’arrête abasourdie par cette information.
ADA : Tu rigolais ?
WASHINGTON : Rassures-toi, c’était qu’une blague. T’aurais du voir ta tête.
Il se met à rire comme un débile.
ADA : Mais alors, t’as fait quoi pendant tout ce temps ?
WASHINGTON : J'ai attendu patiemment que tu te réveilles. Et… Ah oui, j’ai flippé grave aussi.
Cette réponse va droit au cœur de la jeune fille. Elle le regarde alors d’un tout autre œil. Pour la première fois depuis le début de cette aventure de dingue, elle voit ce garçon différemment.
ADA : C’est drôle, tu n’es pas vraiment l’image que je me faisais d'un chevalier servant…
WASHINGTON : Ah bon, et tu le voyais comment ?
ADA : Plus grand, plus beau et surtout bien plus musclé…
WASHINGTON (en se forçant à sourire) : Merci beaucoup.
ADA : En tout cas, merci.
Il se passe un court instant pendant lequel les deux jeunes gens se regardent dans les yeux.
*CONSCIENCE DE WASHINGTON*
BAD WASHINGTON : C’est l’instant idéal pour lui rouler un patin ! Qu’est-ce que t’attends ducon !
GOOD WASHINGTON : Non, mon garçon ! Tu dois d’abord la tirer de cette enfer avant de…
BAD WASHINGTON : Mon cul ! Tire-là tout court ! Prends la comme une…
GOOD WASHINGTON : Seigneur Dieu, n’as-tu pas honte de tenir de tel propos ?
Les deux moitiés de sa conscience commencent une joute verbale, bientôt rompu par la voix incrédule d'Adriana Karembeu.
ADRIANA : Hé, la ferme vous deux !
GOOD WASHINGTON : Mais enfin que faite vous ici ?
ADRIANA : Honnêtement, je ne sais pas. J’ai du me perdre. Nous ne sommes pas au séminaire de la croix-rouge ?
BAD WASHINGTON : Hé poupée, qu'est-ce que tu fais après ce chapitre ?
*RETOUR AU MONDE DE LA MATIERE*
Ada pousse un petit soupir avant de reprendre la conversation.
ADA (regardant autour d’elle) : Mais au fait, ou est Rotib ?
WASHINGTON : La dernière fois que je l’ai vu, il s’amusait à fouetter les miches d’un gorille surexcité.
ADA : Contente de voir qu’il y en a au moins un qui s’amuse sur cette île…
****
Samedi 25 décembre, 14h48
Dunes de la plage Nord / Survivants : 6
Une plage tout ce qu’il y a de plus classique. Du sable chaud, quelques rochers, des palmiers ici ou là (plus ici que là d’ailleurs.)
Washington marche péniblement dans le sable. Il porte Ada sur son dos. Cette dernière est si fatiguée qu’elle ne fait même plus attention aux doigts baladeurs du jeune homme.
WASHINGTON : On doit être tout prêt du labo.
ADA : Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Il lui montre un cadavre étendu face contre terre dans le sable. Ce dernier porte une blouse blanche. Sans doute un scientifique. Washington dépose délicatement Ada sur le sol et s’agenouille à côté du corps refroidi qu’il commence à fouiller.
ADA (écoeuré) : Tu ne vas quand même pas faire les poches à un cadavre !
WASHINGTON : Je ne lui fais pas les poches, je cherche une arme…
ADA : Alors pourquoi tu lui as piqué son portefeuille ?
WASHINGTON (gêné) : Euh…
Il s’apprête à le balancer au loin lorsqu’il remarque qu’une feuille en dépasse. Il s’en saisit et la parcourt rapidement du regard.
WASHINGTON : Hé, une feuille remplie de mots !
Il commence à lire le morceau de papier froissé mais bute sur la première ligne :
WASHINGTON : Ins…tru…que… Instruc…ssion…ssion… re… re… re…
Ada le regarde éberluée alors qu’il s’acharne comme un damné.
ADA (la bouche grande ouverte) : Tu ne sais pas lire ?
WASHINGTON : Pas tout.
ADA : Comment ça pas tout ? Tu sais lire où tu ne sais pas lire !
WASHINGTON (honteux) : Bon ben on va dire que je ne sais pas alors…
Elle lui prend la feuille des mains et se lance dans sa lecture :
INSTRUCTIONS RELATIVES AUX PLANTES LOCALES
Bien que je continue à croire que c’est une perte de temps, les gens de chez Umbrella m’ont affectés aux tests sur différentes plantes qui poussent sur l’île. J’en ai répertorié 3 qui pourraient avoir des vertus curatives :
- Racine de Cousoudre ou Plante Rouge.
- Urinae Chimpanzéris (également appelée Herbe de pisse de singe) ou Plante Jaune.
- Canabis ou Plante Verte.
Après les avoir réduite en solution poudreuse, j’ai effectué divers cocktail dont voici les résultats :
Plantes ROUGE + VERTE : Décuple les perceptions. Excellent trip. J’ai plané presque huit heures.
Plantes ROUGE + JAUNE : Aphrodisiaque d’enfer ! Idéal pour se lever des gonzesses. (Les deux assistantes avec qui j’ai passé une nuit de folie ne me contrediront pas sur ce point !)
Plantes VERTE + JAUNE : A éviter sous peine de chiasse…
Mon père disait tout le temps « Si tu veux trouver une dent de fourmi dans un sac de sable, trouve d’abord le sac de sable. » J’ai jamais pigé ce que ça voulait dire, je ne vois pas non plus l’intérêt de telles recherches…
DR. DaRKWolF
WASHINGTON : Alors ça c’est une découverte !
ADA (haussant les épaules) : Tu te fous de moi ? Je ne vois pas en quoi ça peut nous servir…
WASHINGTON (réfléchissant) : Euh, moi non plus en fait…
Il continue de fouillait les poches du scientifique, il y trouve une boite à meuh, un marteau en plastique rouge, un paquet de chewing-gum à la goyave, du fil dentaire bon marché, et une compilation des Musclés. Rien de bien folichon, en somme… Dégoûté, il aide Ada à se relever, puis la réinstalle sur ses épaules.
WASHINGTON : Allez, continuons !
Ils n’ont pas fait trois cent mètres qu’un grincement sinistre ce fait entendre.
ADA (inquiète) : C’était quoi ça ?
Comme pour répondre à sa question, une trappe s’ouvre dans le sable à une dizaine de mètres d’eux. Les deux jeunes gens se regardent anxieusement.
C’est alors qu’un PSZ couvert de suie et toussant fait irruption à travers l’ouverture.
PSZ (soulagé) : Enfin de l’air pur !
Il s’extirpe de la trappe en grimaçant, puis en referme le panneau d’un coup de talon.
Washington et Ada se rapproche de lui. Il ne les remarque qu’au dernier moment.
PSZ (baissant son Beretta) : Désolé, je croyais que c’était un zombie.
Il range son arme à sa ceinture. Washington s’approche de lui tout heureux, il l’enlace presque :
WASHINGTON (aux anges) : Je pensais ne jamais te revoir !
PSZ : Je ne savais pas que tu m’aimais à ce point…
WASHINGTON : Je parlais à la montre Mickey que je t’ai filé à l’école.
PSZ : Oh…
ADA (intriguée) : Mais bon sang, d’où est-ce que tu sors ?
PSZ : Bah de cette trappe !
WASHINGTON : Ce qu’elle veut dire, c’est comment t’as fait pour atterrir là-dedans !
PSZ (un sourire en coin) : Alors ça, c’est une longue histoire…
ADA : Dit toujours.
PSZ : Ok.
*FLASHBACK DE PSZ*
Une école primaire. Trois enfants de huit ans sont côte à côte face aux urinoirs des toilettes.
GOSSE #1 : C’est pas juste !
GOSSE #2 : Je vais le dire à ma maman !
PSZ (chantonnant) : C’est moi qui est la plus grande euh, c’est moi qui est la plus grande !
Leur enseignante passe la tête en travers de la porte l’air gênée :
MAITRESSE : Euh les enfants, vous n’auriez pas vus ma règle ?
Ada et Washington se regardent circonspects.
PSZ (confus) : Ah merde, je suis remonté trop loin dans le temps… Bon je recommence !
Il s’éclaircit la voix.
PSZ : Blizzard, Minus et moi avions décidés de longer la côte vous vous rappelez.
WASHINGTON (le coupant) : Euh, elle est encore longue ton histoire ?
PSZ : Si tu m’interromps tout les deux secondes elle risque de l’être...
Il enchaîne.
PSZ : Nous étions sur la plage lorsque nous avons repéré l’épave d’un héli…
Cette fois c’est Ada qui intervient :
ADA : J’espère que la fin vaut le coup, parce que le début est chiant à mourir.
PSZ (vexé) : Oh et puis merde ! Je sors de ce trou point final !
WASHINGTON : Les deux types qui étaient avec toi sont morts ?
PSZ se contente d’hocher la tête. Il s’en suit un court silence pendant lequel Washington rajuste le poids d’Ada sur ses épaules.
ADA : Le labo n’est plus très loin, en route !
WASHINGTON (tout bas) : Ouais parce que tu commence doucement à peser avec ton gros cul…
Ils se remettent en marche, tout en parlant :
PSZ (inquiet) : Au fait ou est Jack ?
Personne ne lui répond.
PSZ : Il est mort ?
WASHINGTON : Non.
Puis après réflexion :
WASHINGTON : Euh, on peut vivre sans intestins ?
PSZ : Te casse pas, j’ai compris…
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