Vendredi 24 décembre 20h23
Village de Fopapoussé-Mémé / Survivants 9.
Depuis leur cachette dans les broussailles, nos trois compères observent le manoir. Cela fait plus de cinq minutes que Rotib et Yuna sont partis. Ils commencent à s’impatienter. D’autant plus qu’il s’est mis à pleuvoir et qu’un orage fait rage au-dessus de leur tête. Pour couronner le tout la nuit est en train de tomber à une vitesse étonnante.
ADA : Qu’est-ce qu’ils font ? Cette foutue humidité est pas bonne pour mes cheveux…
Cartman termine son buzz puis le jette rageusement à terre.
CARTMAN (d’un ton décidé) : Ok, on a assez attendu. Allons-y.
WASHINGTON (perdu) : Ou ça ?
ADA (inquiète) : Mais Rotib nous a dit de ne pas bouger…
CARTMAN : Ils ont sûrement des problèmes, sinon ils seraient déjà là.
ADA : Et tu crois qu’on va les aider en fonçant tête baissée dans le même piège ?
CARTMAN : Je sais pas. Mais il faut faire quelque chose, on ne peut pas rester là, à glander !
WASHINGTON : On peut jouer aux charades en attendant...
ADA : Ok, faisons le point. On ne sait pas ou sont passé Rotib et Yuna. Y’a un saloperie d’orage au-dessus de nos têtes. Je suis trempée et je risque de mourir à chaque instant. En plus je me coltine deux dégénérés mentaux comme garde du corps…
CARTMAN (approuvant) : C’est un bon résumé de la situation.
ADA (tristement) : Alors cette fois on touche le fond…
WASHINGTON : J’ai peut-être une idée !
ADA : Rectification, on peut encore descendre plus bas…
CARTMAN : Vas-y, Washington, on t’écoute.
WASHINGTON : Et si nous faisions le serment de perdre notre pucelage avant la fin de l’histoire ?
CARTMAN (dubitatif) : Quel rapport avec notre situation pourrie au juste ?
ADA (choquée) : T'es vraiment qu’un pauvre type !
CARTMAN : C’est moi qui me shoote et c’est toi qui débloques man…
WASHINGTON : Ben quoi, qu'est-ce que j'ai dit ?
ADA (agacé) : Tu suis un traitement ?
Non loin de là, sur le perron du manoir…
Rotib, un genou au sol essaie d’ouvrir la porte a double battant qui lui résiste.
ROTIB (pestant) : Pas de bol, c’est une serrure allemande X217 à clavette dormante. Je ne connais qu’un moyen pour l’ouvrir…
YUNA : Lequel ?
ROTIB (catégorique) : Il nous faut la clef…
Les quatre morts-vivants qui se baladaient dans le village les ont repérés depuis longtemps et se dirigent vers eux bras tendus. Yuna vide le chargeur de son uzi sur le plus proche. Ce dernier s’écroule dans un râle.
Rotib soulève le paillasson « Welcome » à la recherche du précieux sésame. Yuna s’énerve en le voyant faire.
YUNA : Au cas ou tu ne l’aurais pas remarqué, on n’est pas dans un cartoon…
ROTIB (triomphant) : Tu disais ?
Il balance devant le nez de la jeune femme, la clé sur laquelle il vient de mettre la main.
YUNA : Rien, grouille toi d’ouvrir cette foutue porte !
La clef tourne dans la serrure et la porte s’ouvre en grinçant.
ROTIB : Bingo !
Alors qu’il s’apprête à entrer, un cri retient son attention :
Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!
Rotib se fige.
ROTIB : C’est Cartman !
YUNA : Comment tu le sais ?
ROTIB : Je reconnaîtrais son cri de tapette entre mille…
Il se met à courir comme un dératé vers le village.
YUNA (abasourdie) : Ou tu vas ?
ROTIB : Je reviens, protège la porte !
YUNA (offusquée) : Il ne va pas me laisser toute seule ici quand même ?
Rotib disparaît de sa vue.
YUNA (continuant) : Bah on dirait que si…
De l’autre côté du village, Cartman lutte avec un zombie. Dans son dos, Washington recharge son arbalète pendant qu’Ada tiens deux autres morts-vivants en respect avec son fouet.
ADA : Y’a rien à dire ! Foncer dans le village c’était un super plan Cartman !
CARTMAN : Ne te tracasses pas pour ça, il n’est pas encore déterré le zombie qui me bouloterra !
Il a à peine fini cette phrase que trois autres morts-vivants se jettent sur lui. Pris sous le poids de ses assaillants, le jeune homme s’écroule au sol.
Washington qui veut l’aider, vise l’un des monstres avec son arbalète. Son carreau, à défaut de toucher un zombie, se plante dans la jambe de Cartman.
CARTMAN (hurlant) : Pas sur moi, connard ! Sur les zombies !
Washington se remet en position et tir de nouveau. Cette fois, le carreau se plante dans l’épaule de son ami.
CARTMAN : C’est bon, ne m’aide plus, je vais me démerder tout seul !
C’est l’instant que choisi Rotib pour se ramener.
ROTIB : Cartman, non !
Il prend son M16 et arrose copieusement de balles les zombies. Deux d’entres eux s’écroulent raide mort, mais il en reste toujours deux sur Cartman.
A côté, Ada aussi à besoin d’aide. Un zombie la ceinture par derrière, prêt à lui mordre le cou.
WASHINGTON : Ada ! Fait gaffe !
La situation est vraiment critique. Il pleut des cordes. Le tonnerre gronde comme jamais. De grands éclairs déchirent le ciel. Les zombies sortent de partout. C’est vraiment l’apocalypse… C’est alors que la scène se fige.
Un moine bouddhiste, sortit de nulle part se présente sur la place du village, une tasse de thé à la main.
MOINE : Je me permets d’interrompre tout ce stress, toute cette tension… pour vous proposer une tasse de cet excellent thé vert de mes ancêtres.
Il boit une gorgée de thé.
MOINE : Parce que seul le thé YinYang, apaise la montagne…
La scène reprend.
Washington déboule sur le zombie qui ceinture Ada et décoche un coup de pied, mais dans la lutte, les deux adversaires bougent, et s’est Ada qui se mange le high-kick dans les lattes. La jeune femme s’écroule au sol en se tenant estomac.
ADA (grimaçante) : Putain, mais quel con…
WASHINGTON (confus) : Je suis désolé !
Pour se faire pardonner, il explose la tête du zombie avec la crosse de son arbalète.
De son côté, Rotib est parvenu a déglingué les deux zombies qui assaillaient encore Cartman. Son ami est bien amoché, il se vide de son sang.
CARTMAN : Kof… Kof… je crois que la grande histoire d’amour entre moi et tes fesses s’achève ici, man…
Rotib se prosterne au chevet de son ami mourrant.
ROTIB (pleurant et se roulant au sol) : CARTMAN ! NON ! MON POTO ! MON AMI DE Y’A DIX ANS ! MON FRERE ! POURQUOI ? POURQUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?????
CARTMAN : Hé relax, man, ce n’est qu’une fic. Je ne vais pas réellement mourir…
ROTIB (soulagé) : Ah bon ?
Cartman s’allume un dernier buzz.
CARTMAN (inquiet) : ça ne fait pas trop « mort de Carlos dans extinction » avec le joint à la bouche ?
ROTIB : Non, ça va…
CARTMAN (rassuré) : Tant mieux.
Il ferme les yeux et sa tête roule sur le côté. Il est mort.
Rotib reste un instant prostré sur le cadavre de son ami, puis se relève. Dans son dos, Washington tend la main pour aider ada à se relever.
WASHINGTON : Je suis vraiment désolé. Je ne l’ai pas fait exprès…
ADA (furieuse) : Bah encore heureux !
Une dizaine de zombies encerclent les trois survivants.
ADA : Cette fois c’est clair, soit on se bat, soit on crève…
WASHINGTON (déglutissant) : Y’a pas de troisième choix ?
ROTIB : Si, on fonce au manoir !
Ils s’élancent dans la pluie, une véritable horde de zombies sur les talons.
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Vendredi 24 décembre, 20h24.
Station de traitement des eaux / Survivants 8.
PSZ et Blizzard pénètrent dans la seule et unique pièce de la station dépuration. Tout un pan de mur est recouvert de machines sophistiquées dont s’échappe un ronronnement apaisant. Les deux jeunes gens tombent en arrêt devant un objet insolite qui se trouve sur un bureau : un téléphone !
Blizzard, plus prompt, s’avance et le décroche. Mais il secoue négativement la tête :
BLIZZARD : Le téléphone est mort…
PSZ : Ne prononce plus ce mot !
BLIZZARD (fronçant les sourcils) : Quel mot ? Téléphone ?
Son ami ne lui répond pas. Il a l’air abattu.
PSZ (dépité) : Bon sang, j’aurais du écouter ma grand-mère quand j’étais petit…
BLIZZARD : Pourquoi, qu’est-ce qu’elle te disait ?
PSZ : Je ne sais pas, je t’ai dit que je ne l’écoutais pas…
Un court silence s’installe, interrompu par le grondement du tonnerre.
PSZ : Je pense qu’on est en sécurité ici.
A ces mots, un chien zombie défonce les carreaux de la seule fenêtre de la pièce et se rue sur eux.
BLIZZARD (agacé) : Alors là je dis stop !
Le chien arrête sa course.
BLIZZARD : Un peu d’originalité bordel, ils nous ont déjà fait ce coup dans RE1…
AUTEUR DE LA FIC : Euh… bon, ok. On reprend.
Léger retour en arrière.
PSZ : Je pense qu’on est en sécurité ici.
A ces mots, une volée de truites zombifiées casse les vitres de la fenêtre pour… se débattre pitoyablement sur le sol.
PSZ (faisant la moue) : Ouais, ben il s’est pas trop foulé sur ce coup là…
Blizzard s’empresse d’exploser les malheureux poissons à coup de talons et de sabres.
BLIZZARD : Moi je trouve ça marrant.
Vendredi 24 décembre, 20h47
Village de FopaPoussé-Mémé : Survivants : 8.
Rotib, Washington et Ada se précipitent à l’intérieur du manoir, dans leur dos, les morts-vivants gagnent du terrain.
ADA (inquiète) : Ou est Yunie ?
ROTIB : Je sais pas, je lui avais pourtant dit de rester là…
Ils sont dans un petit hall d’entrée faiblement éclairé par quelques lampes anciennes. Avec l’orage qui gronde, l’ambiance est tout simplement lugubre.
WASHINGTON : Merde, j’ai oublié mon arbalète dehors…
ROTIB : Tu veux retourner la chercher ?
WASHINGTON : Non merci, ça ira…
Ils referment donc la double porte puis mettent un étai pour en verrouiller les battants.
ADA : Et si Yunie est toujours dehors ?
ROTIB (cynique) : Si c’est le cas, elle risque d’avoir une soirée mouvementée…
L’une des fenêtres explose, sous la pression des mains de leurs putrides assaillants.
ROTIB : Aidez-moi à barricader cette fenêtre, ils ne doivent pas rentrer ici !
Un cri résonne dans une pièce adjacente. Un cri de femme affolée, mélange de peur et de surprise.
ADA : C’est Yunie !
WASHINGTON (passant une planche à Rotib) : Tu vois, qu’elle est à l’intérieur ! Ça ne servait à rien de t’inquiéter !
La jeune femme ne lui répond même pas. Elle attrape le fusil à pompe que Rotib à laisser sur un meuble, et fonce vers l’origine du cri.
ROTIB (réfléchissant) : J’aurais peut-être du lui dire qu’il n’y a plus de cartouche…
Il termine de consolider la fenêtre, lorsque Washington s’approche de lui.
WASHINGTON : Je me trompe peut-être, mais je crois que j’ai un ticket avec cette fille.
ROTIB (amusé) : Tu te fais des idées mon pote…
WASHINGTON : Je t’assure, depuis hier, j’ai l’impression qu’elle me déshabille du regard !
ROTIB : Pourtant je ne l’ai pas vu rigoler une seule fois…
Washington n’a pas le temps de saisir la vanne, car Ada est déjà de retour. La jeune femme a le teint blême. Elle a l’air abattue.
WASHINGTON (inquiet) : Qu'est-ce qui se passe ?
ADA (d’une toute petite voix) : La fille qu'on a entendu criée, c’était bien Yunie. Elle a été touchée.
ROTIB : Qu'est-ce qu'elle a ?
ADA (faisant la grimace) : Ben au bout de son cou y'a plus qu'une grosse entaille couverte de sang et de boyaux !
ROTIB : Est-ce qu'elle peut marcher ?
ADA : Mais elle n'a même plus de tête !
WASHINGTON : Tu n’as pas répondu à la question, est-ce qu'elle peut marcher ?
ADA (s’énervant) : MAIS ELLE EST MORTE ! VOUS COMPRENEZ MORTE !
Washington qui n’a toujours pas imprimé l’information, regarde Rotib avec un drôle d’air. Ce dernier enclenche le dernier chargeur dans son M16.
ROTIB : Allons voir !
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Vendredi 24 décembre, 23h46
Cabane de pêcheur de la plage sud / Survivants : 8.
La plage est toujours aussi déserte qu’un concours de tee-shirt mouillés dans une maison de retraite. Haji, les yeux gonflés de fatigue, observe les alentours d’un œil morne. La tempête s’est un tant soit peu calmée. S’il pleut toujours, l’orage semble être derrière eux.
Notre suisse préféré s’approche de Nemesis, qui s’agite dans son sommeil :
NEMESIS BACK : Non Maman, je te jure, je ne joue pas avec mes têtards !
Haji hésite un instant à le réveiller, mais un énorme bâillement prend le dessus.
HAJI (secouant Nemesis) : Hé, réveille toi ! Hé !
Son compagnon se lève en sursaut, lui assénant un coup de boule phénoménale (NDA : je parle de sa tête bande de vicieux, pas d’une autre boule…)
NEMESIS BACK : Quoi ? Quoi ?
HAJI : Il est plus de 23h30.
NEMESIS BACK (grincheux) : Et c’est pour cela que tu me réveille pauvre crétin ?
HAJI (offusqué) : Hé, je ne suis pas un crétin ! J’ai bac +4 moi !
NEMESIS BACK : T’as bac plus 4 ? Toi ?
HAJI : Bah ouais, cela fait quatre ans que je l’ai loupé.
NEMESIS BACK : Super...
Nemesis soupire. Il se roule en boule dans les couvertures, prêt à se rendormir.
HAJI : Euh, je ne voudrais pas paraître lourd, mais ça fait quatre heures que je monte la garde. Tu avais dit que tu me relèverais.
NEMESIS BACK : J’ai sûrement dit ça pour être poli…
HAJI : Mais…
NEMESIS BACK : Bon, ok !
Il se lève difficilement et va se poster à la fenêtre. Haji prend donc sa place dans le lit un curieux petit sourire sur le visage.
HAJI : On t’as déjà dit que t’avais le cul chaud ?
Nemesis pointe son Colt python sur le nez du suisse.
NEMESIS BACK : Encore une remarque de ce genre, et je t’élargis les narines de 20 centimètres.
HAJI (à mi-voix) : T’en que tu ne m’élargis pas autre chose…
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