Un membre pas comme les autres qui nous offre une belle fic !
Double X minus
Disclamer :
Tous les lieux, monstres et personnages présents dans cette histoire ayant un quelconque rapport avec Resident Evil, sont la propriété exclusive de Capcom.
Bonne lecture !
Infos :
Cette fanfic, largement inspirée par la nouvelle de Thomas Day se déroule au début de « RESIDENT EVIL THE MOVIE » et met en scène quelques-uns des personnages du long métrage de Paul W. Anderson.
***
Je m’appelle Valérie Black et j’ai vingt cinq ans. Depuis ma plus tendre enfance, je voue une passion débordante pour l’informatique au point d’en avoir fait mon métier. C’est ainsi que je passe la majeure partie de mes journées et de mon temps libre à pianoter sur des claviers d’ordinateurs. Vous allez peut-être me dire qu’une jeune femme de mon âge devrait essayer de se trouver d’autres centres d’intérêts ou du moins un petit ami. Vous aurez probablement raison, mais je suis tellement absorbé par cette lubie que je n’ai pas vraiment le temps de penser à autre chose.
Mon domaine de prédilection est la création d’interface de système et la mise en conformité de leurs programmes internes. Depuis près de deux ans, je suis détachée au service « problèmes de fiabilité » dans l’un des centres de recherches de la grande multinationale qui m’emploie.
Je passe mes journées entières à tester les nouveaux systèmes informatiques de cette grande compagnie et à les planter de toutes les façons possibles et inimaginables. Je rédige ensuite des rapports sur les problèmes que j’ai pu rencontrer lors de mes essais accompagnés des différentes façons que j’ai trouvées pour les résoudre. Cependant, et aussi étrange que cela puisse paraître, aucuns de mes supérieurs directs ne se fatiguent à les lire. Ces derniers ne tiennent d’ailleurs généralement pas compte de mes remarques ou de mes observations et commercialisent parfois même les logiciels avant qu’ils ne soient passés entre mes mains.
Dans ces conditions, on peut se demander à quoi sert réellement mon job. Je me suis posé cette question de nombreuses fois sans pour autant y trouver de réponse. Et puis après tout, je n’ai vraiment aucune raison de m’en plaindre. Mon boulot n’est certes pas très intéressant, mais la paye est plus que correcte et les avantages liés à ce poste sont assez nombreux.
Outre l’appartement et la voiture de fonction qui sont « gracieusement » mis à ma disposition – du moins tant que je travaille pour la compagnie, on m’autorise de temps à autre à tester les défenses de Red Queen, et même si cette dernière trouve que je suis une piètre adversaire, je dois avouer que pour moi ce genre de challenge est toujours très excitant…
Red Queen est l’intelligence artificielle ultra perfectionnée et totalement autonome qui dirige le centre de recherches dans lequel je travaille. Ou plutôt devrai-je dire le « hive » comme l’ont ainsi baptisé les ingénieurs à l’origine de sa conception, en raison de son architecture si particulière en forme de ruche. Ce vaste complexe high-tech est situé à huit cents mètres sous la surface de la Terre, enfoui à l’abri des regards indiscrets sous une grande ville du middle West américain appelée Raccoon City.
Red Queen y règne sur cinq cent trente-trois sujets qu’elle peut surveiller à loisirs et à n’importe quel moment. Et ce où qu’ils aillent dans chaque salle et chaque couloir de son royaume. On trouve parmi ces derniers une majorité d’informaticiens et de chercheurs en biologie, quelques secrétaires et bureaucrates, et une minorité de techniciens chargés d’assuré l’entretien et le nettoyage du complexe – pour la plupart noirs ou d’origine sud-américaine.
Elle a tout les droits sur son territoire, y compris celui de le gouverner comme bon lui semble. Le dieu bienfaiteur qui l’a couronné – et qui est également mon employeur est invisible. Il n’a pas réellement d’identité précise ni de limites physiques, mais il possède tout de même un nom : Umbrella Corporation.
En ce début de XXIème siècle, ce géant domine les secteurs de la recherche biologique et de la création de logiciels évolutifs. L’entité Umbrella Corporation est imperceptible dans sa totalité et pourtant elle est omniprésente autour de vous.
Vous prenez un café à un distributeur équipé d’un programme de synthèse vocale, sans le savoir vous discuter avec un logiciel conçu et commercialisé par Umbrella. Vous voulez réserver sur Internet, un billet aller-retour Paris/Pékin, vous l’ignorez sans doute, mais le moteur de recherche qui va consulter pour vous toutes les compagnies d’aviations desservant la Chine à était conçu par Umbrella. Votre mari ou votre femme à eu les deux bras arrachés par une machines-outils sur son lieu de travail ? Vous pouvez être certains que les prothèses nervosensibles qui vont être greffées sur ses moignons ont étaient conçues par Umbrella – tout comme le logiciel qui contrôlait la machine à l’origine de sa double amputation ou celui qui va assister le chirurgien durant l’opération…
Vous l’ignorez, sans aucun doute, mais Umbrella Corporation contamine et domine votre quotidien depuis plus de vingt ans. Et cela risque de durer encore longtemps. Car avec la conjoncture mondiale actuelle, je ne vois pas ce qui pourrait la faire descendre de son piédestal.
Vous vous demandez certainement pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Franchement, je n’en ai pas la moindre idée. C’est peut-être une façon pour moi de me déstresser ou de me changer les idées. A moins bien sûr que cela ne soit du au fait que nous sommes vendredi et que dans quelques heures, je pourrai enfin regagner la surface pour me passer un petit week-end tranquille dans le confort non négligeable de mon appartement…
Bien que purement fonctionnels, les bureaux et les accessoires qui meublent la pièce sont très élégants. Leur design high-tech et leur ligne épurée se fondent parfaitement avec le reste du décor de cette vaste salle de saisie du troisième niveau du hive. Valérie occupe l’un des box se situant au fond de celle-ci. Comme toujours, elle a les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur.
Elle s’accorde une courte pause pour réprimer un bâillement, avant de consulter sa montre. Treize heures neuf. Ses collègues ne vont pas tardés à revenir.
L’informaticienne est l’une des rares personnes à se trouver encore à son poste. Ce qui est plutôt normal à cette heure de la journée (soixante-seize pour cent du personnel du complexe souterrain partent déjeuner entre 12h50 et 13h15. Les vingt quatre pour cent restant y vont entre 13h15 et 13h50 ou comme c’est le cas pour la jeune femme aujourd’hui, sautent leur repas.)
- Ce n’est pas vrai, ne me dit pas que tu as encore sauté ta pause déjeunée pour finir de tester ce stupide logiciel !
Valérie relève un instant la tête du moniteur pour se tourner vers la jolie jeune femme qui vient de la rejoindre : Lisa Addison. Cette dernière lui fait face, les poings posés sur les hanches, et la regarde avec une moue désapprobatrice.
Lisa est l’une des nouvelles employées du hive. Elle s’est faite engager comme secrétaire administrative il y a peu de temps et occupe le box juste à côté du sien. Les deux jeunes femmes ne se connaissaient que depuis quelques semaines, mais avaient immédiatement sympathisées pour devenir aujourd’hui les meilleures amies du monde.
- Si je te réponds oui, il y a une chance pour que tu ne me fasses pas la morale ?
- Pas la moindre.
- Même si je te dis que j’ai quand même mangé quelque chose ce midi ?
- Tu oses comparer cette cochonnerie à de la nourriture ? Demande son interlocutrice en haussant les sourcils devant la barre chocolatée à moitié entamée que lui montre son amie.
- Personne n’est jamais mort en mangeant un mars, plaisante l’informaticienne tout en se replongeant dans son écran.
Lisa ignore sa dernière remarque pour s’asseoir avec grâce derrière son bureau, tout en pointant un doigt accusateur vers elle.
- Ecoute ma grande, il te reste plus d’une demi-heure avant que ne ferme le réfectoire. C’est amplement suffisant pour te permettre d’y aller et de prendre un vrai repas équilibré.
- J’irais un autre jour. J’aimerais pouvoir terminer ce truc avant de partir ce soir.
- Oui, comme cela tu pourras passer ton week-end enfermé chez toi pour rédiger ton rapport.
Valérie esquisse un sourire :
- Tu me connais trop bien.
- Tu sais que le dîner est le repas le plus important de la journée ? Insiste Lisa.
- C’est bizarre, mes parents m’ont toujours dit que c’était le petit déjeuner…
S’en suit une courte période de silence pendant laquelle Lisa dévisage son amie avec la tête renfrogné qu’aurait une mère envers un enfant désobéissant.
Valérie qui l’observe du coin de l’œil comprend tout à coup la véritable raison pour laquelle son amie lui demande de partir. A coup sûr cette dernière attend encore un appel de l’un de ses innombrables amants, et elle ne veut pas que quelqu’un puisse entendre leur conversation…
- C’est bon, fait cette dernière. T’as gagnée.
L’informaticienne sauvegarde son travail et éteint son ordinateur. Puis elle récupère sa veste de tailleur sur le dossier de son fauteuil avant de se diriger vers la sortie.
- Je ne serais pas longue, promet-elle, à tout à l’heure.
Quelques instants plus tard, la jeune femme et quelques-uns de ses collègues patientent devant les trois ascenseurs installés dans le hall d’entrée du niveau 3. Les portes de l’une d’entre elle ne tarde pas à s’ouvrir laissant échappés un homme qui en sort au petit trot. L’individu bouscule sans ménagement l’homme qui se tient juste à côté de l’informaticienne. Le malappris a les cheveux noirs, des vêtements sombres et un encombrant sac de sport en bandoulière.
- Merci ! S’exclame le malheureux dont la chemise blanche et la veste ont été aspergées par le café qu’il venait de se prendre dans un distributeur.
L’homme au sac de sport se dirige vers les laboratoires médicaux comme si de rien n’était. Il ne prend même pas la peine de se retourner pour s’excuser.
Valérie regarde avec compassion le pauvre type qui essaie péniblement de se débarbouiller. A en croire le badge aggravé sur sa chemise trempée, il s’appelle Damon Grey. Elle ne l’a encore jamais vu auparavant. Il fait sans doute parti des nouveaux employés qui ont intégré le centre de recherche en même temps que Lisa.
- Les gens sont d’un sans-gêne, commente la jeune femme en lui tendant un mouchoir en papier.
- Elle était toute neuve ! Se plaint Damon en s’apitoyant sur la tâche énorme qui vient de bousiller sa veste tout en montant dans l’ascenseur.
Il regarde avec consternation le café en train de sécher sur sa chemise. L’énorme tâche lui rappelle furieusement une photo prise par satellite qu’il avait vu un jour à la télévision. Il l’abandonne pour reporter son attention sur la jolie jeune femme qui vient de lui adresser la parole avant de monter dans l’ascenseur, tout en cherchant mentalement un moyen de poursuivre leur conversation. Il a lu sur son badge qu’elle se prénommait Valérie. Il a aussi noté qu’elle ne portait pas d’alliance.
Cette dernière se tient à côté de lui, vraiment près. Pourtant la cabine est loin d’être bondée… Alors qu’il profite amplement des effluves de son parfum fleuri et d’une vue plongeante sur un décolleté qui n’a rien de généreux, tout en en laissant voir bien assez, Damon sent monter en lui une certaine excitation. Au moment ou il se décide enfin à l’aborder, l’ascenseur s’arrête brusquement au niveau 10 en laissant échapper un « clang » de mauvais augure. Le plafonnier vacille un instant, comme un néon qui peine à s’allumer. Les passagers peuvent entendre une alarme qui retentit à l’extérieur de la cabine. Lointaine, oppressante.
- Qu’est-ce qui ce passe ? Demande Damon avec une pointe d’anxiété dans la voix.
- C’est un exercice d’incendie, lui explique gentiment Valérie. Il n’y a pas de quoi s’inquiter, nous allons simplement devoir prendre les escaliers.
- Fait chier, c’est vraiment pas mon jour !
La jeune femme le regarde et lui sourit. Où peut-être pas, songe ce dernier en lui rendant son sourire.
Toujours prisonnier de l’ascenseur bloqué au dixième niveau, Damon se gratte la joue.
- Les portes ne sont-elles pas censées s’ouvrir ?
- Le problème c’est que nous sommes coincés entre deux niveaux, lui répond Red Jensen, l’un de ses compagnons d’infortune.
- Ouais, et bien j’espère qu’ils ne vont pas mettre trois heures pour nous récupérer !
La lumière s’éteint. Damon en profite pour passer son bras autour des épaules de Valérie, mais la jeune femme se dégage brusquement pour s’éloigner de lui. La lumière revient, rougeoyante. Les lampes de secours viennent de s’activer. Valérie se fraye un chemin jusqu’au téléphone d’urgence.
- Et merde, fait-elle en raccrochant le combiné, il n’y a pas de tonalité.
- Mais qu’est-ce qui se passe bordel, s’exclame Damon, cela vous est déjà arriver un truc pareil ?
Personne ne lui répond.
- Ils vont venir nous chercher quand même, n’est-ce pas ?
- Taisez-vous, le coupe Valérie.
- Quoi ?
- Ecoutez bon sang !
La jeune femme se met aux aguets et écoute avec attention le silence qui les entoure. Les autres passagers font de même et tendent l’oreille en retenant leur souffle. Un grondement enfle au-dessus d’eux. Un bruit de roulement semblable à un train fantôme fou furieux. Le gémissement métallique d’un ascenseur lancé à grande vitesse en plein freinage d’urgence.
- Qu’est-ce que ?
Le grondement approche. Dans ce vacarme, Damon distingue nettement les cris des gens conscients de leur mort prochaine – il ne le reste que quelques secondes à vivre peut-être même moins.
Valérie se blottit dans un des coins de la cabine en enfouissant son visage entre ses mains.
- Oh mon dieu, s’exclame-t-elle au bord des larmes.
Un bruit de collision retentit neuf étages plus bas, précédent d’une microseconde la chute de leur propre ascenseur. Valérie hurle. L’homme d’âge mûr qui se tient à sa gauche s’est uriné dessus, et l’odeur acide qui se dégage de son liquide corporel a envahi toute la cabine. Damon ferme les yeux et prie un dieu auquel il ne croit pas vraiment et pour lequel il n’a même jamais assisté à la moindre cérémonie religieuse.
L’entrée en action des freins d’urgence fait gémir l’ascenseur et taire tous ceux qui s’y trouvent. Une violente secousse parcoure la cabine quand celle-ci stoppe enfin sa course folle, jetant à terre par la même occasion ses passagers. Ces derniers se mettent pratiquement tous à pleurer de soulagement.
Valérie essuie ses larmes. Elle se redresse et tire sur les portes pour les entrouvrir. Le bas de la cabine, quarante centimètres tout au plus, donne sur le niveau trois ou ils se sont arrêtés. Derrière les baies vitrées du hall, le sol est jonché de corps inanimés. Depuis sa position, il est impossible pour la jeune informaticienne de déterminer si leur poitrine bouge ou non. Choquée, elle recule et laisse les portes se refermer. Aussitôt, Grey et Jensen prennent sa place.
- Il faut sortir d’ici, il fait ce barrer de ce putain d’immeuble, fait Damon complètement paniqué.
Sur ce il tente d’élargir l’ouverture entre les portes.
- Donnez-moi un coup de main bon sang !
- Inutile de vous fatiguer, proteste Jensen, elles ne s’ouvriront pas davantage !
- On dirait quelles sont retenues par quelque chose… On ne pourra jamais passer à travers cette foutue ouverture !
- C’est bien assez large pour moi.
Les deux hommes se retournent vers Valérie qui est en train de retirer sa veste de tailleur.
- Je crois pouvoir me faufiler à travers.
Elle se ramasse sur elle-même pour s’introduire dans l’ouverture. A sa gauche et à sa droite, les deux hommes forcent sur les portes pour les maintenir écartées le plus possible. La jeune femme passe sa tête hors de la cabine.
- Je vois des tas de gens inconscients derrière les baies vitrées.
- Est-ce que vous pouvez passer ? Demande anxieusement Damon.
- Je crois…
Valérie force sur ses bras. Si ses épaules passent, le reste suivra et il ne lui restera plus qu’à se laisser tombé sur le sol en essayant de ne pas se faire trop mal.
- Je suis coincée… Essayez de me pousser.
Ses compagnons lui obéissent, et elle parvient tant bien que mal à dégager le haut de ses épaules.
- C’est ça, j’y suis presque. Poussez encore.
CRACK !
Un bruit métallique se répercute sur toute la cabine.
- Qu’est-ce que c’était que ça ? Fait la jeune femme en tendant l’oreille.
Sur le toit de l’ascenseur, l’un des freins d’urgence vient de lâcher prise.
CRACK !
Un autre frein se dégrafe à son tour. La cabine penche maintenant d’un côté. Les deux hommes relâchent un instant leur effort, laissant les mâchoires gainées de caoutchouc broyer le ventre de Valérie qui en a le souffle coupé.
- Mais qu’est-ce qui se passe encore ? Fait Damon en observant le plafond de l’ascenseur.
- Oh mon dieu, gémit Jensen qui comprend enfin ce qui se passe, les freins sont en train de lâcher !
La jeune femme sent la pression des portes diminuer et elle peut à nouveau respirer normalement mais elle est toujours coinçée.
- Il faut vous dégager de là en vitesse ! Hurle Damon.
- Je ne peux pas bouger ! Je suis coincée !
- Aidez-moi à la tirer de là !
Quelqu’un se rue sur son postérieur pour la pousser vigoureusement. La moitié de son corps et dehors, mais l’autre moitié est toujours à l’intérieur de l’ascenseur.
- Je vous en supplie, hurle-t-elle les larmes aux yeux, sortez-moi de là !
La jeune femme est sur le point de se dégager complètement lorsqu’un autre frein se dégrafe. La cabine se remet lentement en mouvement. L’ascenseur prend peu à peu de la vitesse et la pauvre femme hurle à pleins poumons en voyant le sol se rapprocher dangereusement d’elle. Elle va être coupée en deux, si elle ne parvient pas à se dégager à temps. Tirant toujours vigoureusement pour la sortir de ce mauvais pas, Grey réussi à décoincer le buste de valérie. Mais c’est trop peu, trop tard.
La tête de la jeune informaticienne est toujours en dehors de la cabine et dans un dernier cri, elle est décapitée par l’ascenseur en mouvement. Sa tête proprement tranchée roule sur le sol avant de venir s’écraser nonchalamment contre la baie vitrée. Puis tout devient noir…
La mort de la jeune informaticienne n’est qu’une mort de plus à mettre à l’actif de la puissante compagnie Umbrella Corporation. Et dans le carnage qui causa la perte de Raccoon City, celle-ci sera loin d’être la dernière…
FIN
Double X minus
Disclamer : Tous les lieux, monstres et personnages présents dans cette histoire ayant un quelconque rapport avec Resident Evil, sont la propriété exclusive de Capcom. Bonne lecture ! Infos : Cette fanfic, largement inspirée par la nouvelle de Thomas Day se déroule au début de « RESIDENT EVIL THE MOVIE » et met en scène quelques-uns des personnages du long métrage de Paul W. Anderson. *** Je m’appelle Valérie Black et j’ai vingt cinq ans. Depuis ma plus tendre enfance, je voue une passion débordante pour l’informatique au point d’en avoir fait mon métier. C’est ainsi que je passe la majeure partie de mes journées et de mon temps libre à pianoter sur des claviers d’ordinateurs. Vous allez peut-être me dire qu’une jeune femme de mon âge devrait essayer de se trouver d’autres centres d’intérêts ou du moins un petit ami. Vous aurez probablement raison, mais je suis tellement absorbé par cette lubie que je n’ai pas vraiment le temps de penser à autre chose. Mon domaine de prédilection est la création d’interface de système et la mise en conformité de leurs programmes internes. Depuis près de deux ans, je suis détachée au service « problèmes de fiabilité » dans l’un des centres de recherches de la grande multinationale qui m’emploie. Je passe mes journées entières à tester les nouveaux systèmes informatiques de cette grande compagnie et à les planter de toutes les façons possibles et inimaginables. Je rédige ensuite des rapports sur les problèmes que j’ai pu rencontrer lors de mes essais accompagnés des différentes façons que j’ai trouvées pour les résoudre. Cependant, et aussi étrange que cela puisse paraître, aucuns de mes supérieurs directs ne se fatiguent à les lire. Ces derniers ne tiennent d’ailleurs généralement pas compte de mes remarques ou de mes observations et commercialisent parfois même les logiciels avant qu’ils ne soient passés entre mes mains. Dans ces conditions, on peut se demander à quoi sert réellement mon job. Je me suis posé cette question de nombreuses fois sans pour autant y trouver de réponse. Et puis après tout, je n’ai vraiment aucune raison de m’en plaindre. Mon boulot n’est certes pas très intéressant, mais la paye est plus que correcte et les avantages liés à ce poste sont assez nombreux. Outre l’appartement et la voiture de fonction qui sont « gracieusement » mis à ma disposition – du moins tant que je travaille pour la compagnie, on m’autorise de temps à autre à tester les défenses de Red Queen, et même si cette dernière trouve que je suis une piètre adversaire, je dois avouer que pour moi ce genre de challenge est toujours très excitant… Red Queen est l’intelligence artificielle ultra perfectionnée et totalement autonome qui dirige le centre de recherches dans lequel je travaille. Ou plutôt devrai-je dire le « hive » comme l’ont ainsi baptisé les ingénieurs à l’origine de sa conception, en raison de son architecture si particulière en forme de ruche. Ce vaste complexe high-tech est situé à huit cents mètres sous la surface de la Terre, enfoui à l’abri des regards indiscrets sous une grande ville du middle West américain appelée Raccoon City. Red Queen y règne sur cinq cent trente-trois sujets qu’elle peut surveiller à loisirs et à n’importe quel moment. Et ce où qu’ils aillent dans chaque salle et chaque couloir de son royaume. On trouve parmi ces derniers une majorité d’informaticiens et de chercheurs en biologie, quelques secrétaires et bureaucrates, et une minorité de techniciens chargés d’assuré l’entretien et le nettoyage du complexe – pour la plupart noirs ou d’origine sud-américaine. Elle a tout les droits sur son territoire, y compris celui de le gouverner comme bon lui semble. Le dieu bienfaiteur qui l’a couronné – et qui est également mon employeur est invisible. Il n’a pas réellement d’identité précise ni de limites physiques, mais il possède tout de même un nom : Umbrella Corporation. En ce début de XXIème siècle, ce géant domine les secteurs de la recherche biologique et de la création de logiciels évolutifs. L’entité Umbrella Corporation est imperceptible dans sa totalité et pourtant elle est omniprésente autour de vous. Vous prenez un café à un distributeur équipé d’un programme de synthèse vocale, sans le savoir vous discuter avec un logiciel conçu et commercialisé par Umbrella. Vous voulez réserver sur Internet, un billet aller-retour Paris/Pékin, vous l’ignorez sans doute, mais le moteur de recherche qui va consulter pour vous toutes les compagnies d’aviations desservant la Chine à était conçu par Umbrella. Votre mari ou votre femme à eu les deux bras arrachés par une machines-outils sur son lieu de travail ? Vous pouvez être certains que les prothèses nervosensibles qui vont être greffées sur ses moignons ont étaient conçues par Umbrella – tout comme le logiciel qui contrôlait la machine à l’origine de sa double amputation ou celui qui va assister le chirurgien durant l’opération… Vous l’ignorez, sans aucun doute, mais Umbrella Corporation contamine et domine votre quotidien depuis plus de vingt ans. Et cela risque de durer encore longtemps. Car avec la conjoncture mondiale actuelle, je ne vois pas ce qui pourrait la faire descendre de son piédestal. Vous vous demandez certainement pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Franchement, je n’en ai pas la moindre idée. C’est peut-être une façon pour moi de me déstresser ou de me changer les idées. A moins bien sûr que cela ne soit du au fait que nous sommes vendredi et que dans quelques heures, je pourrai enfin regagner la surface pour me passer un petit week-end tranquille dans le confort non négligeable de mon appartement… Bien que purement fonctionnels, les bureaux et les accessoires qui meublent la pièce sont très élégants. Leur design high-tech et leur ligne épurée se fondent parfaitement avec le reste du décor de cette vaste salle de saisie du troisième niveau du hive. Valérie occupe l’un des box se situant au fond de celle-ci. Comme toujours, elle a les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur. Elle s’accorde une courte pause pour réprimer un bâillement, avant de consulter sa montre. Treize heures neuf. Ses collègues ne vont pas tardés à revenir. L’informaticienne est l’une des rares personnes à se trouver encore à son poste. Ce qui est plutôt normal à cette heure de la journée (soixante-seize pour cent du personnel du complexe souterrain partent déjeuner entre 12h50 et 13h15. Les vingt quatre pour cent restant y vont entre 13h15 et 13h50 ou comme c’est le cas pour la jeune femme aujourd’hui, sautent leur repas.) - Ce n’est pas vrai, ne me dit pas que tu as encore sauté ta pause déjeunée pour finir de tester ce stupide logiciel ! Valérie relève un instant la tête du moniteur pour se tourner vers la jolie jeune femme qui vient de la rejoindre : Lisa Addison. Cette dernière lui fait face, les poings posés sur les hanches, et la regarde avec une moue désapprobatrice. Lisa est l’une des nouvelles employées du hive. Elle s’est faite engager comme secrétaire administrative il y a peu de temps et occupe le box juste à côté du sien. Les deux jeunes femmes ne se connaissaient que depuis quelques semaines, mais avaient immédiatement sympathisées pour devenir aujourd’hui les meilleures amies du monde. - Si je te réponds oui, il y a une chance pour que tu ne me fasses pas la morale ? - Pas la moindre. - Même si je te dis que j’ai quand même mangé quelque chose ce midi ? - Tu oses comparer cette cochonnerie à de la nourriture ? Demande son interlocutrice en haussant les sourcils devant la barre chocolatée à moitié entamée que lui montre son amie. - Personne n’est jamais mort en mangeant un mars, plaisante l’informaticienne tout en se replongeant dans son écran. Lisa ignore sa dernière remarque pour s’asseoir avec grâce derrière son bureau, tout en pointant un doigt accusateur vers elle. - Ecoute ma grande, il te reste plus d’une demi-heure avant que ne ferme le réfectoire. C’est amplement suffisant pour te permettre d’y aller et de prendre un vrai repas équilibré. - J’irais un autre jour. J’aimerais pouvoir terminer ce truc avant de partir ce soir. - Oui, comme cela tu pourras passer ton week-end enfermé chez toi pour rédiger ton rapport. Valérie esquisse un sourire : - Tu me connais trop bien. - Tu sais que le dîner est le repas le plus important de la journée ? Insiste Lisa. - C’est bizarre, mes parents m’ont toujours dit que c’était le petit déjeuner… S’en suit une courte période de silence pendant laquelle Lisa dévisage son amie avec la tête renfrogné qu’aurait une mère envers un enfant désobéissant. Valérie qui l’observe du coin de l’œil comprend tout à coup la véritable raison pour laquelle son amie lui demande de partir. A coup sûr cette dernière attend encore un appel de l’un de ses innombrables amants, et elle ne veut pas que quelqu’un puisse entendre leur conversation… - C’est bon, fait cette dernière. T’as gagnée. L’informaticienne sauvegarde son travail et éteint son ordinateur. Puis elle récupère sa veste de tailleur sur le dossier de son fauteuil avant de se diriger vers la sortie. - Je ne serais pas longue, promet-elle, à tout à l’heure. Quelques instants plus tard, la jeune femme et quelques-uns de ses collègues patientent devant les trois ascenseurs installés dans le hall d’entrée du niveau 3. Les portes de l’une d’entre elle ne tarde pas à s’ouvrir laissant échappés un homme qui en sort au petit trot. L’individu bouscule sans ménagement l’homme qui se tient juste à côté de l’informaticienne. Le malappris a les cheveux noirs, des vêtements sombres et un encombrant sac de sport en bandoulière. - Merci ! S’exclame le malheureux dont la chemise blanche et la veste ont été aspergées par le café qu’il venait de se prendre dans un distributeur. L’homme au sac de sport se dirige vers les laboratoires médicaux comme si de rien n’était. Il ne prend même pas la peine de se retourner pour s’excuser. Valérie regarde avec compassion le pauvre type qui essaie péniblement de se débarbouiller. A en croire le badge aggravé sur sa chemise trempée, il s’appelle Damon Grey. Elle ne l’a encore jamais vu auparavant. Il fait sans doute parti des nouveaux employés qui ont intégré le centre de recherche en même temps que Lisa. - Les gens sont d’un sans-gêne, commente la jeune femme en lui tendant un mouchoir en papier. - Elle était toute neuve ! Se plaint Damon en s’apitoyant sur la tâche énorme qui vient de bousiller sa veste tout en montant dans l’ascenseur. Il regarde avec consternation le café en train de sécher sur sa chemise. L’énorme tâche lui rappelle furieusement une photo prise par satellite qu’il avait vu un jour à la télévision. Il l’abandonne pour reporter son attention sur la jolie jeune femme qui vient de lui adresser la parole avant de monter dans l’ascenseur, tout en cherchant mentalement un moyen de poursuivre leur conversation. Il a lu sur son badge qu’elle se prénommait Valérie. Il a aussi noté qu’elle ne portait pas d’alliance. Cette dernière se tient à côté de lui, vraiment près. Pourtant la cabine est loin d’être bondée… Alors qu’il profite amplement des effluves de son parfum fleuri et d’une vue plongeante sur un décolleté qui n’a rien de généreux, tout en en laissant voir bien assez, Damon sent monter en lui une certaine excitation. Au moment ou il se décide enfin à l’aborder, l’ascenseur s’arrête brusquement au niveau 10 en laissant échapper un « clang » de mauvais augure. Le plafonnier vacille un instant, comme un néon qui peine à s’allumer. Les passagers peuvent entendre une alarme qui retentit à l’extérieur de la cabine. Lointaine, oppressante. - Qu’est-ce qui ce passe ? Demande Damon avec une pointe d’anxiété dans la voix. - C’est un exercice d’incendie, lui explique gentiment Valérie. Il n’y a pas de quoi s’inquiter, nous allons simplement devoir prendre les escaliers. - Fait chier, c’est vraiment pas mon jour ! La jeune femme le regarde et lui sourit. Où peut-être pas, songe ce dernier en lui rendant son sourire. Toujours prisonnier de l’ascenseur bloqué au dixième niveau, Damon se gratte la joue. - Les portes ne sont-elles pas censées s’ouvrir ? - Le problème c’est que nous sommes coincés entre deux niveaux, lui répond Red Jensen, l’un de ses compagnons d’infortune. - Ouais, et bien j’espère qu’ils ne vont pas mettre trois heures pour nous récupérer ! La lumière s’éteint. Damon en profite pour passer son bras autour des épaules de Valérie, mais la jeune femme se dégage brusquement pour s’éloigner de lui. La lumière revient, rougeoyante. Les lampes de secours viennent de s’activer. Valérie se fraye un chemin jusqu’au téléphone d’urgence. - Et merde, fait-elle en raccrochant le combiné, il n’y a pas de tonalité. - Mais qu’est-ce qui se passe bordel, s’exclame Damon, cela vous est déjà arriver un truc pareil ? Personne ne lui répond. - Ils vont venir nous chercher quand même, n’est-ce pas ? - Taisez-vous, le coupe Valérie. - Quoi ? - Ecoutez bon sang ! La jeune femme se met aux aguets et écoute avec attention le silence qui les entoure. Les autres passagers font de même et tendent l’oreille en retenant leur souffle. Un grondement enfle au-dessus d’eux. Un bruit de roulement semblable à un train fantôme fou furieux. Le gémissement métallique d’un ascenseur lancé à grande vitesse en plein freinage d’urgence. - Qu’est-ce que ? Le grondement approche. Dans ce vacarme, Damon distingue nettement les cris des gens conscients de leur mort prochaine – il ne le reste que quelques secondes à vivre peut-être même moins. Valérie se blottit dans un des coins de la cabine en enfouissant son visage entre ses mains. - Oh mon dieu, s’exclame-t-elle au bord des larmes. Un bruit de collision retentit neuf étages plus bas, précédent d’une microseconde la chute de leur propre ascenseur. Valérie hurle. L’homme d’âge mûr qui se tient à sa gauche s’est uriné dessus, et l’odeur acide qui se dégage de son liquide corporel a envahi toute la cabine. Damon ferme les yeux et prie un dieu auquel il ne croit pas vraiment et pour lequel il n’a même jamais assisté à la moindre cérémonie religieuse. L’entrée en action des freins d’urgence fait gémir l’ascenseur et taire tous ceux qui s’y trouvent. Une violente secousse parcoure la cabine quand celle-ci stoppe enfin sa course folle, jetant à terre par la même occasion ses passagers. Ces derniers se mettent pratiquement tous à pleurer de soulagement. Valérie essuie ses larmes. Elle se redresse et tire sur les portes pour les entrouvrir. Le bas de la cabine, quarante centimètres tout au plus, donne sur le niveau trois ou ils se sont arrêtés. Derrière les baies vitrées du hall, le sol est jonché de corps inanimés. Depuis sa position, il est impossible pour la jeune informaticienne de déterminer si leur poitrine bouge ou non. Choquée, elle recule et laisse les portes se refermer. Aussitôt, Grey et Jensen prennent sa place. - Il faut sortir d’ici, il fait ce barrer de ce putain d’immeuble, fait Damon complètement paniqué. Sur ce il tente d’élargir l’ouverture entre les portes. - Donnez-moi un coup de main bon sang ! - Inutile de vous fatiguer, proteste Jensen, elles ne s’ouvriront pas davantage ! - On dirait quelles sont retenues par quelque chose… On ne pourra jamais passer à travers cette foutue ouverture ! - C’est bien assez large pour moi. Les deux hommes se retournent vers Valérie qui est en train de retirer sa veste de tailleur. - Je crois pouvoir me faufiler à travers. Elle se ramasse sur elle-même pour s’introduire dans l’ouverture. A sa gauche et à sa droite, les deux hommes forcent sur les portes pour les maintenir écartées le plus possible. La jeune femme passe sa tête hors de la cabine. - Je vois des tas de gens inconscients derrière les baies vitrées. - Est-ce que vous pouvez passer ? Demande anxieusement Damon. - Je crois… Valérie force sur ses bras. Si ses épaules passent, le reste suivra et il ne lui restera plus qu’à se laisser tombé sur le sol en essayant de ne pas se faire trop mal. - Je suis coincée… Essayez de me pousser. Ses compagnons lui obéissent, et elle parvient tant bien que mal à dégager le haut de ses épaules. - C’est ça, j’y suis presque. Poussez encore. CRACK ! Un bruit métallique se répercute sur toute la cabine. - Qu’est-ce que c’était que ça ? Fait la jeune femme en tendant l’oreille. Sur le toit de l’ascenseur, l’un des freins d’urgence vient de lâcher prise. CRACK ! Un autre frein se dégrafe à son tour. La cabine penche maintenant d’un côté. Les deux hommes relâchent un instant leur effort, laissant les mâchoires gainées de caoutchouc broyer le ventre de Valérie qui en a le souffle coupé. - Mais qu’est-ce qui se passe encore ? Fait Damon en observant le plafond de l’ascenseur. - Oh mon dieu, gémit Jensen qui comprend enfin ce qui se passe, les freins sont en train de lâcher ! La jeune femme sent la pression des portes diminuer et elle peut à nouveau respirer normalement mais elle est toujours coinçée. - Il faut vous dégager de là en vitesse ! Hurle Damon. - Je ne peux pas bouger ! Je suis coincée ! - Aidez-moi à la tirer de là ! Quelqu’un se rue sur son postérieur pour la pousser vigoureusement. La moitié de son corps et dehors, mais l’autre moitié est toujours à l’intérieur de l’ascenseur. - Je vous en supplie, hurle-t-elle les larmes aux yeux, sortez-moi de là ! La jeune femme est sur le point de se dégager complètement lorsqu’un autre frein se dégrafe. La cabine se remet lentement en mouvement. L’ascenseur prend peu à peu de la vitesse et la pauvre femme hurle à pleins poumons en voyant le sol se rapprocher dangereusement d’elle. Elle va être coupée en deux, si elle ne parvient pas à se dégager à temps. Tirant toujours vigoureusement pour la sortir de ce mauvais pas, Grey réussi à décoincer le buste de valérie. Mais c’est trop peu, trop tard. La tête de la jeune informaticienne est toujours en dehors de la cabine et dans un dernier cri, elle est décapitée par l’ascenseur en mouvement. Sa tête proprement tranchée roule sur le sol avant de venir s’écraser nonchalamment contre la baie vitrée. Puis tout devient noir… La mort de la jeune informaticienne n’est qu’une mort de plus à mettre à l’actif de la puissante compagnie Umbrella Corporation. Et dans le carnage qui causa la perte de Raccoon City, celle-ci sera loin d’être la dernière… FIN